Le jeune musicien commence sa prestation avec un jeu très assuré, mais à mesure que la prestation progresse, le jeu devient de plus en plus hésitant et les erreurs s’accumulent. La fin est carrément pénible autant pour lui que pour le public.
Ça vous dit quelque chose ? Ce phénomène est souvent la conséquence de ce que j’appelle la « recommenceaudébutite ». C’est une infection courante chez les jeunes musiciens et musiciennes qui les amène à reprendre au début chaque fois qu’ils entendent une erreur. Une fois au concert, le cerveau a joué 457 638 762 fois le début de la pièce et la fin, 23 fois…
Pour pallier ceci, pourquoi ne pas apprendre nos pièces et nos segments de pièces à l’envers ? Commencez par la fin ! Vous travaillez un passage de 4 mesures ? Commencez par la mesure 4, puis la mesure 3, enchainez les mesures 3-4, travaillez la mesure 2, enchainez les mesures 2-3-4, travaillez la mesure 1, puis enchainez tout. En procédant ainsi à petite et à plus grande échelle, plus vous avancez dans la pièce, plus votre jeu sera assuré puisque vous cheminez vers du connu ou encore du solide. À l’inverse, avec la recommenceaudébutite, on chemine du connu vers le moins connu, ce qui peut facilement causer de l’anxiété et gâcher le début malgré notre travail.
En parallèle au conseil maintes fois répétées de commencer le travail d’une pièce par ses passages difficiles — passages qu’on peut d’ailleurs travailler en commençant par la fin également —, vous pouvez reproduire le même effet de cheminer vers le connu en commençant par travailler la dernière section de la pièce, et en reculant ensuite vers le début.
Vous en doutez encore ? Chez vous, le public applaudit après avoir entendu le début ou la fin d’une pièce ?