Défi du 1 % no. 1 : YouTube et crayons de couleur

Vous commencez à travailler une nouvelle pièce ces jours-ci ? Pour éviter de terminer l’apprentissage de cette pièce avec une « partorchon » sur le lutrin (indications de doigtés + notes encerclées, indications écrites de l’enseignant(e) + passage important encerclé + même passage important encerclé en fluo + même passage encerclé avec une autre couleur de fluo + numéro de téléphone où chéri(e) doit rappeler demain matin ; le tout superposé sur une feuille de papier usée dans un look digne d’une toile contemporaine qui peut être posée à l’envers sans que personne ne le réalise), il serait plus utile de faire quelques photocopies de travail de votre partition — achetée en bonne et due forme, évidemment — avant d’y noter quoi que ce soit. Vous pourrez ainsi avoir une copie pour analyser plus théoriquement la pièce, une copie pour les doigtés et les indications plus techniques et une autre copie pour les idées musicales.

Je vous suggère aussi de commencer votre travail avec une autre copie de votre partition et d’avoir en main des crayons de différentes couleurs. Puis, allez écouter quelques versions de votre pièce sur YouTube (ou tout autre moyen d’entendre différentes versions de cette pièce), et de noter ce qui vous interpelle dans les différentes interprétations avec une couleur de crayon associée à chacune d’elles. Notez en couleur l’interprète en haut de la partition pour vous retrouver ensuite dans vos commentaires.

Je vous suggère d’écrire autant les éléments de la prestation qui vous plaisent que ceux qui vous déplaisent, un peu comme si vous étiez un/e juge dans un concours. Les interprétations modèles sont évidemment importantes, mais on a souvent tendance à négliger les bénéfices associés à l’écoute de versions qu’on apprécie moins de nos pièces (ou carrément de mauvaises versions). On a tendance à vouloir imiter les versions qui nous plaisent — ce qui peut être bien — mais ce qui nous déplait nous force à envisager des alternatives à ce qu’on entend, et donc à avoir une réflexion plus approfondie que ce que nous suscite l’imitation mentionnée plus haut.

Ces écoutes répétées vont vous amener à développer ce qu’on appelle une bonne représentation sonore de la pièce. Un peu comme un artiste peint un paysage ou un portrait en faisant des allers-retours constants entre le modèle et la peinture, on joue en comparant constamment ce qu’on produit avec notre instrument à ce qu’on souhaite entendre dans notre tête. Plus votre représentation sonore sera claire, plus votre prestation sera musicale et plus vous détecterez facilement les erreurs et les éléments à améliorer dans votre jeu.

Ne me dites pas que ça commence difficilement avec un défi qui se fait confortablement assis dans notre fauteuil préféré !

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